Le congrès réunit les membres du Conseil d’Administration (CA), de la Commission de la recherche (CR), de la Commission Formations et Vie universitaires (CFVU) et du Comité Technique d’Etablissement (CTE).
Une délégation d’étudiants et de personnels titulaires et précaires a été reçue en début de Congrès pour obtenir des clarifications sur la position de la présidence de l’université vis-à-vis de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR), et des suites données aux violences d’extrême droite qui se sont tenues sur le campus.
Racisme envers la présidence
Les violences ont été revendiquées par des étudiants de l’université affiliés à l’Action française et la délégation a souhaité que des mesures disciplinaires ou de justice soient prises. Le président a alors expliqué que de telles poursuites n’avaient pas encore été engagées puisqu’elles nécessitent des éléments concrets dont il dispose depuis le premier jour.
Le président a ensuite affirmé savoir qu’on essayait de le faire passer pour d’extrême droite, alors qu’il était lui-même victime de « racisme ». Haussant le ton sur une élue, il s’est violemment exprimé contre toutes les violences, y compris verbales. Puis il s’est proposé de faire un cours sur les violences légitimes et Saint Thomas d’Aquin.
Make our planet great again (or not)
A la demande des élus AFGES, une motion « Vers une université plus verte » a été discutée pendant plus d’une heure. Il a été établi que l’urgence climatique ne souffrait plus de frilosité, pour preuve notre participation à des appels à projets, dont « Make our planet great again ».
Puis la présidence a expliqué que, dès lors que ça lui rapporterait de l’argent même de façon marginale, elle ne renoncerait à aucun partenariat, y compris avec les industries notoirement polluantes ou qui œuvrent à discréditer des travaux scientifiques sur le climat pour protéger leurs intérêts,.
La planète et l’indépendance de la recherche sont certes importantes… Mais quand même pas autant que l’argent.
Des élus « université pour réussir » ont également proposé la dissolution complète et définitive de l’université pour réduire son empreinte carbone, mais la proposition n’a pas été retenue.
LPPR, mon amour-haine
A la demande des élus Alternative et CGT, suivis par ceux de la CFDT, une motion sur la LPPR a été discutée pendant plus d’une heure. Le fait que ses mesures allaient contre les valeurs et intérêts de l’université a rapidement fait consensus.
Mais les élus « université pour réussir » et la présidence ont refusé que le Congrès s’y oppose. Ils ont de plus fermement défendu la concurrence comme moteur de la science. Lors des discussions, le président a annoncé avec fierté avoir participé à des groupes de travail et avoir été reçu par le ministère pour y défendre la suppression des 192h, les tenures tracks et CDI de chantier, ainsi que les primes à la performance.
Prenant acte de ces échanges, le congrès a finalement adopté une motion amendée, que la Présidence n’a diffusée ni aux personnels, titulaires ou précaires, ni aux étudiants, et encore moins au ministère quand bien même c’est son devoir.
Le DOS au mur
Un document d’orientation stratégique (DOS – accès par la GED mais probablement pas pour les personnels de l’université) pour la période 20-30 a été approuvé par le Congrès. Issu d’une « démarche résolument participative » pour laquelle la présidence regrette « la faible participation », il s’adosse à la consultation « CAP 20-30 » sans en reprendre les propositions. La présidence s’était engagée à en faire une synthèse et à les soumettre au vote de la communauté, mais a estimé ne pas avoir les moyens techniques d’organiser un vote et n’a pas fait de synthèse.
D’après la présidence, approuver la phrase « Renforcer son autonomie financière, en tirant pleinement parti […] des perspectives de dévolution de notre patrimoine immobilier » n’a aucun rapport avec l’approbation de la dévolution du patrimoine immobilier. Peu convaincus, des élus ont voté contre.
Le document s’appuie sur une vision « fondée sur les valeurs qui nous définissent », mais la présidence n’a pas su présenter ces valeurs. La discussion a cependant montré que la recherche de la vérité n’en faisait pas partie.
Science ouverte : Ho oui ! Évaluez-moi plus fort !
La stratégie de science ouverte a longuement été présentée aux membres du Congrès, sans aborder la question de la bibliométrie. Les chercheurs de l’université sont désormais obligés d’utiliser un seul outil centralisé et contrôlé par la présidence pour renseigner leurs publications en vue de toutes les évaluations.
La présidence, dans une démarche qu’elle présente de « contrition », a décidé que cet outil sera également utilisé pour les évaluations individuelles, type demandes de promotion, de changement de grade, de CRCT, de PEDR, de crédits fléchés IdEx, etc. (auxquelles la présidence souhaite également assujettir les revenus et temps de travail des personnels – voir LPPR, mon amour-haine).
La présidence a ensuite affirmé avec force que cet outil ne serait pas utilisé pour les évaluations individuelles. Elle a exclu toute utilisation bibliométrique, mais annonce n’avoir prévu aucun dispositif de prévention contre les utilisations bibliométriques.
Enquête auprès des personnels de l’Université de Strasbourg
La présidence n’a pas souhaité présenter l’enquête menée auprès des personnels de l’université de Strasbourg, qui montre que 6 personnels sur 10 estiment que leur conditions de travail se sont dégradées depuis la fusion et se déclarent pessimistes sur l’avenir.
Pour raison, la présidence avance l’absence de demande de présentation en Congrès dans le mail que voici :
NB : Ce résumé n’est pas parodique.