Budget N1-N2 2020
La deuxième étape de la construction du budget 2020 vient d’être franchie : après l’adoption de la lettre d’orientation budgétaire en congrès, le CA de l’université vient d’adopter le budget N1-N2, qui ventile les moyens dans les différentes fonctions de notre établissement.
Il s’inscrit dans la parfaite lignée du budget N1-N2 de l’an dernier, en poursuivant plusieurs évolutions significatives qui résultent de décisions politiques, et non d’évolutions budgétaires contraintes : accroître significativement la charge les personnels titulaires, avec une large augmentation des heures complémentaires, poursuivre le gel des recrutements et baisser le nombre de missions complémentaires d’enseignement pour les doctorants.
De façon explicite :
- – 45% de soutien à la recherche : 5M€ (9M€ en 2010) ;
- – 36% de dotation des composantes : 7M€ (11M€ en 2010) ;
- – 70% pour les appels d’offre exceptionnels formation et recherche : 0,3M€ (1M€ en 2018, puis 0,6M€ en 2019).
L’essentiel des économies ainsi faites sur les missions permet de financer les projets de la présidence. Ces projets s’avèrent trop nombreux, et souvent plus coûteux ou moins rentables que prévu. Ils nécessitent donc des dépenses supplémentaires pour sauver la réputation de la présidence.
Comparé à celui de l’an dernier, le rapport de la commission des finances est très inquiétant.
Le nouveau “dialogue stratégique de gestion” avec le ministère
Notre université est pilote dans la mise en œuvre du nouveau « dialogue stratégique de gestion » national. Cette nouvelle approche consiste à octroyer une partie des subventions récurrentes sur projets pluriannuels sans appel.
Les projets présentés au ministère ont été décidés exclusivement par la présidence sans aucune concertation, ni avec la communauté, ni avec les conseils élus. Il s’agit de projets pluriannuels d’un an (« one shot » sic) concernant des besoins ordinaires. Nous aurions donc dû pouvoir les financer par nous-même sans ce « dialogue stratégique de gestion ».
Face à de telles incohérences, il est clair qu’il s’agit simplement du maquillage d’une allocation des moyens purement discrétionnaire par le ministère qui n’est tenu ni d’annoncer ses intentions, ni de justifier ses décisions.
D’après le président, cette politique de transformation des dotations récurrentes en financements ciblés n’affaiblit par l’autonomie des universités. Ce n’est pas notre analyse.
Les ITI, Instituts Thématiques Interdisciplinaires.
D’après la présidence, 1600 chercheurs et enseignants-chercheurs sur les 2000 que compte l’université, auraient répondu aux ITI. 24M€ serait demandés, mais seulement la moitié serait disponible pour les financer (9M€ des Labex, la moitié de l’IDEX recherche et peut-être d’autres leviers IDEX).
D’après la vice-présidente en charge de la Recherche, la motivation pour y postuler est la seule recherche de moyens. Elle espère cependant, sans illusion, un éventuel intérêt pour l’interdisciplinarité. D’après elle, les raisons de ne pas y postuler sont : l’exclusion par ceux qui postulent, le refus de l’interdisciplinarité, l’absence d’intérêt pour l’IDEX.
Les ITI sont entièrement financés sur les ressources de l’université, dont un prélèvement de la moitié de l’IDEX recherche. Il ne s’agit absolument pas de ressources nouvelles, mais d’une nouvelle répartition des ressources. La présidence n’a pas su nous expliquer son objectif réel, même si plusieurs fois il a été question de “restructuration du paysage”.
Il a été établi, sans désapprobation ni répartie de la présidence, que :
- la politique budgétaire de la présidence, mimant celle du ministère, consiste à transformer progressivement les dotations récurrentes en financements spécifiques, sous son contrôle ;
- la présidence ne souhaite pas assumer ouvertement cette responsabilité, et fait donc appel à des « experts internationaux de haut niveau », tout en se conservant, sans contrôle, le choix final ;
- ces politique ne sont pas ouvertement assumées par la présidence, et doivent être découvertes par un travail minutieux de rétro-ingénierie des budgets et des questions auxquelles il est difficile d’obtenir des réponses ;
- personne n’a jamais pu prouver l’efficacité de ce type de politique ;
- ces politiques sont contraires aux intérêts des personnels de notre université.