Lettre d’information janvier 2018

Chères et chers collègues,

L’Université de Strasbourg a pris un tournant dans sa politique de formation avec l’adoption des capacités d’accueil pour toutes nos filières en décembre 2017. Désormais, toutes nos formations auront un nombre de places limité, nous exposant à une politique budgétaire qui adapte les capacités aux moyens, plutôt que les moyens aux besoins.

La CFVU a rejeté les capacités d’accueil qui lui ont été soumises, notamment en raison de la réduction drastique des places en STAPS (500, redoublements compris, contre 660 actuellement) et du fait que ces capacités ont été définies par les services centraux et le rectorat avant qu’elles n’aient pu être transmises, et parfois même discutées, par les composantes.

Malgré ce rejet, le point sur les capacités d’accueil a été mis à l’ordre du jour du conseil d’administration en point non soumis à discussion. Le CA les a adoptées le jour même de l’adoption du « plan étudiants » par l’Assemblée nationale. Cet empressement risque de limiter le rapport de force avec le ministère, et en conséquence la part du financement de ce plan (seulement 15M€ pour toutes les universités) qui nous sera attribuée. L’avenir nous dira si cette stratégie de « premier de la classe » continue de fonctionner.

Lors du débat, beaucoup trop bref compte tenu de l’importance de la mesure, il été établi, sans démenti, que :

  • il s’agit bien d’une sélection déguisée ;
  • cette mesure ne favorise en rien la réussite des étudiants ;
  • mais conduit mécaniquement à l’augmentation des frais de scolarité, notamment par le biais du développement des diplômes propres (DU, MU…) ;
  • que cette augmentation était la véritable intention de cette mesure, comme le révèlent explicitement les MacronLeaks.

Les « attendus » n’ont même pas été évoqués, ce qui a permis de laisser de côté leur infaisabilité technique. Les mesures d’accompagnement n’ont pas non plus été réellement discutées.

À notre initiative, la charge supplémentaire que représentent ces mesures a été rapidement discutée. En effet, en plus de leur définition, il faudra bien les mettre en œuvre : étudier les dossiers de candidature des bacheliers (1000 par Licence en moyenne selon le ministère), assurer la définition puis l’animation des « mesures d’accompagnement », etc.

La réponse de la présidence a au moins été explicite : il a été décidé de n’attribuer aucun moyen à ces mesures. Elles seront assurées par « des redéploiements et des heures complémentaires ».

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