Parcoursup : La charrue avant les voeux. Que faire en pratique ?

Ce 23 janvier 2018, le conseil d’administration a voté des capacités d’accueil pour toutes ses filières, faisant entrer l’Université de Strasbourg dans l’ère de Parcoursup. Mais n’avons-nous pas mis la charrue avant les voeux ?

Il s’agit maintenant d’organiser le tri des candidatures en L1, tri qui conduit à ce que les bachelier.ère.s reçoivent trois réponses : “oui” ; “oui si” pour imposer une mesure d’accompagnement ; ou “en attente” pour celles et ceux qui ne seront pas les mieux classés. Mais mettre en œuvre une réforme qui n’est même pas encore finalisée est délicat pour les collègues enseignant.e.s dans les filières non-sélectives :

  • Pourquoi mettre “en attente” des bacheliers, alors que Il n’y a pas de sélection stricto sensu ?
  • Comment décider des “oui si” sans connaitre ni la nature ni le financement des mesures d’accompagnement qu’ils imposeront ?
  • À quoi engagent ces “oui si” avec le “contrat de réussite pédagogique” (ou “contrat individualisé pour la réussite en licence”, IRéEL) “conclu entre l’étudiant et son directeur des études” ?
  • Quel sera la compensation inscrite au référentiel des tâches des enseignants chercheurs pour l’étude des dossiers ?

Le Status quaestionis rédigé par  la vice-présidence formation pose les bonnes questions, mais sans donner de réponses définitives. Nous aurions préféré temporiser, le temps que la loi soit finalisée, et surtout que nous ayons collectivement le temps de définir et expérimenter des mesures d’accompagnements avant de s’engager en les imposants à l’aveugle à des néo-bachelier.ère.s.

À ce stade, que peuvent faire les  équipes pédagogiques ?

  • Si elles décident de ne pas investir dans Parcoursup : elles valideront simplement le classement par défaut, le résultat sera identique pour les candidat.e.s.
  • Si elles décident de prendre une année de recul avant de proposer des mesures d’accompagnement : elles procéderont à un tri rapide sans “oui si” et exporteront les dossiers. Dans un an, elles identifieront les étudiant.e.s qui auraient profité de mesures d’accompagnement et tenteront de trouver les indicateurs de divination dans les dossiers.
  • Si elles décident de donner des “oui si” dès cette année : il faut s’attendre à un travail conséquent d’analyse des dossiers. On peut s’inspirer de ce petit manuel.

Dans ce dernier cas, il faudra penser à scrupuleusement mesurer le temps passé à cette tâche. Cette information nous sera cruciale pour défendre un référentiel de tâches à la hauteur de vos besoins plutôt qu’en fonction des moyens, et c’est pourquoi nous vous invitons à remplir ce formulaire.

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